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La presse française évoque une "rupture" avec l’Algérie

crise entre l’Algérie France approche, selon médias français, niveau tension précédent. site c.

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La presse française évoque une "rupture" avec l’Algérie
La presse française évoque une "rupture" avec l’Algérie

La crise entre l’Algérie et la France approche, selon les médias français, un niveau de tension sans précédent. Le site de la chaîne publique d’information « France Info » a souligné, dans un éditorial publié hier, que le gouvernement de François Bayrou s’est aligné derrière le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a été formé politiquement par l’extrême droite. Ce dernier mène la confrontation et impose une nouvelle réalité dans les relations bilatérales, selon les observateurs, à des fins politiques personnelles. 

L’éditorialiste Antoine Comte a observé que la ligne dure du gouvernement, menée par le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Justice, a imposé sa vision de la gestion de la crise avec l’Algérie, au détriment du groupe de gauche composé de Manuel Valls, Élisabeth Borne et Éric Lombard (ministre de l’Économie), qui plaident pour une approche plus apaisée. 

Il a toutefois souligné que Retailleau n’est pas le seul à vouloir tirer profit de la situation, le Premier ministre Bayrou cherche à protéger son avenir à Matignon, à assurer la pérennité de son gouvernement et à éviter sa chute en se rapprochant davantage de l’extrême droite, qui pourrait le renverser. L’auteur note également que l’extrême droite n’a pas réagi aux décisions de la commission ayant abouti à des menaces explicites d’annuler l’accord migratoire de 1968, une revendication portée à la fois par la droite conservatrice et l’extrême droite, ce qui pourrait refléter une certaine satisfaction quant à cette orientation idéologique. 

Le journal Le Figaro, proche de la droite, prévoit une paralysie prolongée des relations entre les deux pays pour le reste du mandat d’Emmanuel Macron à l’Élysée. 

Citant une source diplomatique française, les médias ont rapporté une reconnaissance de l'impasse actuelle "Nous faisons face à une crise extrêmement profonde et persistante, avec un niveau de toxicité jamais atteint auparavant... Nous sommes proches d’une rupture diplomatique... Tous les moteurs sont à l’arrêt et la relation franco-algérienne est de facto suspendue." Il conclut que 2025 sera sans doute une année blanche. Cependant, malgré ce climat de tension, la France a autorisé l’entrée d’imams algériens pour encadrer la communauté durant le mois de Ramadan, selon Marianne, alors que le ministère des Affaires religieuses algérien n’a pas communiqué officiellement sur cette question, contrairement aux années précédentes. 

Plusieurs journaux français ont, d’autre part, relayé la réaction ferme de l’Algérie face aux menaces du Premier ministre français François Bayrou. Le Monde a consacré un espace à la position officielle algérienne, qui tient la France pour responsable de l’escalade et refuse toute initiative de rupture. 

D’autres médias ont évoqué l’inquiétude d’acteurs politiques français face à la direction prise par la politique de Paris, notamment l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui a rappelé que la politique du bras de fer ne fonctionnera pas avec l’Algérie. De son côté, l’historien Benjamin Stora a exhorté Emmanuel Macron à intervenir et à trouver les mots justes dans une période où les relations bilatérales connaissent une tension inédite. 

Le journal Le Parisien a interrogé des ressortissants algériens du quartier de « Barbès », un lieu emblématique de l’immigration à Paris. Il a notamment recueilli le témoignage d’Omar, 48 ans, qui a exprimé son soutien à l’annulation de l’accord migratoire de 1968 en déclarant : "Cet accord ne nous accorde aucun avantage concret. Il est vide de sens. Il faut arrêter de penser que nous bénéficions d’un traitement préférentiel."

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