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Contrairement aux habitudes, le Bureau du Conseil de la Nation, présidé par Salah Goudjil, a annoncé hier une modification de l'agenda pour la présentation et la discussion du projet de loi de finances 2025. Le ministre des Finances, Laïd Fayed, présentera le projet cet après-midi devant la Commission des Finances et du Budget de la chambre haute du Parlement, et les débats commenceront dès que le rapport préliminaire sera préparé.
Ce qui laisse entendre que le président Abdelmadjid Tebboune veut clore le dossier de l'actuel gouvernement le plus tôt possible, après avoir été contraint de reporter sa démission jusqu’à après la rentrée sociale, l’adoption du projet de loi de finances et le défilé militaire.
Les travaux de l'Assemblée populaire nationale devaient s'achever aujourd'hui, par le vote du projet de loi, avant qu'il ne soit renvoyé au Conseil de la Nation, pour que cette dernière commence à le discuter au niveau de la commission compétente au début de la semaine prochaine et qu’il soit voté mercredi prochain.
Cependant, la réunion du bureau du sénat, tenue hier sous la présidence de Salah Goudjil, était une surprise dans le sens où elle confirme ce qui circule dans les salons politiques et les couloirs du Parlement depuis plusieurs jours, à savoir que le président Tebboune a finalisé l'équipe gouvernementale qui sera chargée de mettre en œuvre ses engagements annoncés lors de la campagne électorale pour la présidentielle du 7 septembre dernier.
Afin de respecter les délais « requis », les sénateurs devront assister et discuter les articles de la loi durant deux week-ends, vendredi et samedi. Cela permettra au Président de la République d'annoncer le nouveau gouvernement, comme il l'a déclaré lors du dernier point presse régulier, dès que le Parlement aura approuvé le projet de loi de finances.
Cette précipitation pourrait être interprétée comme un indicateur de la volonté du président de ne pas prolonger la durée de vie du gouvernement actuel, et en particulier de certains ministres, en raison de la situation actuelle, en plus du fait de ne pas vouloir reporter l'une des « traditions » les plus importantes qu'il a instaurées et qu'il cherche à perpétuer, à savoir la présentation du bilan de l'exécutif, qu'il a approuvé par décret présidentiel l'année dernière, conformément à ce qu'il a annoncé lors de son discours inaugural après avoir prêté serment en septembre dernier, à savoir qu'il présenterait le bilan de 2024 devant les représentants du peuple dans les deux chambres du parlement et les dirigeants de la nation avant la fin du mois de décembre prochain.
En attendant de connaître les noms des personnes désignées par Tebboune pour mener à bien la mise en œuvre de son programme et la réalisation de ses objectifs dans le cadre du prochain plan quinquennal, comme il l'a annoncé lors de la déclaration de presse conjointe avec son homologue égyptien Abdel Fatah al-Sissi, lors de la récente visite de fraternité et de travail au Caire, les observateurs de la scène présidentielle attendent de voir si le président Tebboune optera pour un changement fondamental ou profond du gouvernement ou se contentera d'une opération chirurgicale ou d'un « lifting » de l'équipe en place.
Les récents débats à l'Assemblée populaire nationale, lors de la présentation du projet de loi de finances, ont montré que des secteurs ministériels ont fait l'objet de nombreuses critiques de la part des députés, en raison des répercussions des décisions et des mesures qui n'ont pas réussi à atteindre les objectifs escomptés, notamment en ce qui concerne la vie quotidienne des citoyens, leurs préoccupations, leur pouvoir d'achat et les déséquilibres dans l'approvisionnement en produits de consommation de base subventionnés par le gouvernement.