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La Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) a exprimé plusieurs réserves concernant le projet de loi de finances 2025, actuellement en discussion à l'Assemblée populaire nationale, basé sur ce qu'elle appelle une "série de principes fondamentaux". Parmi ceux-ci figure la responsabilité politique de son propre programme, qui diffère de la vision du gouvernement.
Abdelali Hassani Cherif, président du mouvement, a déclaré ce dimanche lors d'une journée d'étude consacrée au projet de loi de finances au siège de la MSP à Alger, qu'ils "ne sont pas convaincus par de nombreux aspects du projet de loi". Il a précisé que cette position n'est pas de l'obstructionnisme, mais une "expression de la responsabilité politique du parti envers son programme en tant qu'opposition au Parlement".
Hassani a critiqué certaines méthodes, en expliquant que le projet ne respecte pas le cadre fixé par la loi organique 18/15, modifiant la loi de 1989 qui régissait les lois de finances, en introduisant de nouvelles normes en matière de prévision et de gestion financières. Il a déploré la pression exercée sur le travail de la commission, qui, selon lui, ne permet pas un débat approfondi sur des lois aussi importantes, portant sur des enjeux économiques et sociaux et fixant des règles fiscales.
Selon Hassani, "il ne faut pas prétendre que nous pouvons résister aux réalités mondiales sans en être affectés, même si nous disposons de ressources locales", rappelant que l'Algérie reste influencée par l'économie mondiale en raison des échanges et des dépendances en import-export.
Il a, également, dénoncé un certain "optimisme excessif" dans les chiffres avancés dans les lois, qui, selon lui, ne reflètent pas les difficultés économiques et sociales rencontrées par les citoyens, notamment en ce qui concerne les prix et les besoins sociaux non résolus. À titre d'exemple, il a mentionné le secteur automobile, où la situation s'est aggravée malgré l'arrivée de nouveaux opérateurs agréés, en raison de problèmes d'autorisation et d'investissement.
En matière de pouvoir d'achat, il a souligné que bien que les salaires aient augmenté de 49 % au cours des cinq dernières années, ces hausses restent faibles face aux besoins quotidiens.
Concernant l’économie nationale, Hassani a observé que le contexte international continue d'influer sur l'inflation et la croissance, appelant à ne pas être trop optimiste car ces indicateurs sont influencés par des facteurs externes.
Hassani s’est, également, interrogé sur les indicateurs de croissance hors hydrocarbures, du surplus de la balance des paiements, et de l'augmentation des réserves de change, se demandant s'ils résultent de causes durables ou s'ils sont conjoncturels, influencés par les prix du pétrole et la demande énergétique mondiale.
Enfin, Hassani n’a pas manqué de critiquer le déficit budgétaire constant malgré les importantes dépenses publiques, soulignant que le budget 2025 atteindra un record de 16.000 milliards de dinars (126 milliards de dollars) avec un déficit de 49 % par rapport aux recettes attendues.
Pour lui, le problème réside dans la façon dont ce déficit est financé, reposant toujours sur le Trésor public plutôt que sur d'autres sources.
Hassani a conclu par s’interroger comment se fait-il que 15 milliards de dollars seulement aient été alloués pour l’équipement dans un budget global de 126 milliards de dollars, soulignant que cela semble insuffisant pour les projets d’infrastructures publiques et le développement dans le cadre des plans de centralisation et de décentralisation annoncés.