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Les enquêteurs sur les affaires criminelles et le trafic de drogue à Marseille, dans le sud de la France, sont sous le choc suite à la diffusion d'une vidéo d'un groupe appelé "DZ Mafia", qui contrôle les réseaux de trafic de drogue dans la ville depuis des années.

Avant de parler du contenu de la vidéo, il est important de revenir sur l'histoire de ce groupe, qui a suscité beaucoup d'intérêt au fil des ans et qui est récemment revenu sous les projecteurs. "DZ" fait référence à l'Algérie, le cartel, fondé en 2010 dans le quartier "La Paternelle" de le quatorzième arrondissement de Marseille, est composé de Français d'origine algérienne et contrôle actuellement 60 % des activités de trafic de différentes drogues dans la ville, selon une enquête publiée par le journal "La Provence" il y a plusieurs semaines.

Le groupe, dont les membres se vantent de leurs origines algériennes, est également accusé d'au moins 49 meurtres en 2023, selon le même rapport. La plupart de ces meurtres sont en réalité des règlements de comptes avec d'autres groupes, notamment le groupe "Yoda" et le groupe "les blacks", qui a récemment gagné en notoriété à Marseille.

 

Mehdi Abdel Latif Laribi... le parrain

 

D'autres rapports de la police affirment que le "cartel algérien" a été fondé par Mehdi Abdelatif Laribi, comme mentionné précédemment en 2010. Il a réussi à transformer le groupe en une organisation structurée, semblable aux cartels de cocaïne en Amérique latine.

Laribi, 33 ans, a été condamné par contumace à dix ans de prison en 2017 pour son implication dans le meurtre de trois membres du groupe rival "Yoda". Il est actuellement en fuite à l'étranger, mais continue de diriger "DZ Mafia" à distance.

En moins de 14 ans, le fondateur de "DZ Mafia" a pris le contrôle de la plupart des points de vente de drogue dans cette ville côtière française. De plus, une enquête de la chaîne TF1 a révélé que le gang a ouvert des branches dans plusieurs villes françaises, notamment Montpellier, Sète, Toulouse, Avignon, Rennes, et même dans la capitale belge, Bruxelles.

 

Une guerre sanglante pour le contrôle des points de vente

 

Selon les informations, le chiffre d'affaires de "DZ Mafia" à Marseille est de 40 000 euros par jour. La guerre sanglante avec le groupe "Yoda" et plus récemment avec le groupe "les blacks" tourne autour du contrôle des points de vente de drogue. Chaque fois qu'un groupe prend le contrôle de nouveaux points, ses revenus augmentent.

Selon Nicolas Bessone, procureur à Marseille, le cartel "DZ Mafia" a gagné la guerre en contrôlant la plupart des points de vente dans différents quartiers de la ville. Les observateurs estiment que la lutte contre le gang "les blacks", principalement composé de membres originaires des Comores, connaîtra le même sort, au profit du cartel algérien, compte tenu de la force qu'il a acquise.

 

À la manière du cartel de la "Sinaloa"

 

Concernant la vidéo, qui montre dix membres du groupe, masqués, tenant une banderole avec "DZ Mafia" en français, elle a été diffusée pour disculper le cartel d'un meurtre qui a choqué Marseille, celui d'un chauffeur de taxi nommé Nassim Ramadan, âgé de 36 ans, tué par un adolescent de 14 ans. Ramadan, un père de famille exemplaire, est la première victime collatérale de cette guerre, n'ayant aucun lien avec les réseaux de trafic de drogue.

Le cartel "DZ Mafia" a été contraint de publier cette vidéo après qu'une personne incarcérée ait revendiqué le meurtre en se disant membre du cartel. La vidéo de 1 minute et 11 secondes vise à réfuter l'appartenance de cette personne au groupe et affirme que "l'enfant qui a tué Nassim Ramadan a volé sa voiture, et nous n'avons pas besoin de voitures, nous en possédons des centaines de modèles dernier cri".

Selon des analystes, la publication de cette vidéo, à la manière du célèbre cartel mexicain "Sinaloa", vise à défendre l'image du groupe, qui n'a en réalité jamais tué de personne innocente, et à montrer la force de "DZ Mafia" et sa transformation en une structure organisée, ce qui a choqué les enquêteurs.

Les services de sécurité craignent que le cartel continue d'étendre son réseau à d'autres régions, rendant sa surveillance difficile et posant un véritable problème de sécurité.