La chambre d'instruction de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence, dans le sud de la France, se réunit ce mercredi, pour statuer sur la demande de l'Algérie d'extrader l'ancien ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt international après avoir été condamné par contumace à 20 ans de prison pour des accusations de corruption.
Le journal français « Le Figaro » a souligné dans une édition électronique diffusée la nuit dernière que la décision de la cour sur le sort de Bouchouareb "sera cruciale", et que son verdict final "pourrait avoir des répercussions sur les relations franco-algériennes", déjà tendues en raison de divergences liées à l'immigration et à la colonisation.
La même cour a déjà reçu huit demandes d'extradition concernant Bouchouareb (72 ans), basées sur des accusations de "corruption, dilapidation de fonds publics, népotisme et conflits d'intérêts", liées à la période où il avait occupé le poste de ministre de l'Industrie et des Mines (2015-2017).
La justice française a placé Bouchouareb sous contrôle judiciaire le 5 octobre 2023 et lui a retiré son passeport pour l'empêcher de quitter le territoire français.
Bouchouareb réside actuellement dans la région des Alpes-Maritimes, dans le sud-ouest de la France.
L'année dernière, la justice fédérale suisse a gelé les avoirs de Bouchouareb dans une banque à Genève, sur la base de documents reçus du gouvernement algérien concernant un montant suspecté de corruption de 1,7 million d'euros.
L'ancien ministre a contesté, par l'intermédiaire de son avocat, la décision de placer son compte bancaire sous séquestre, et a engagé une procédure judiciaire pour empêcher un tribunal suisse d'envoyer des documents financiers relatifs à son compte à la cour de Sidi M'Hamed à Alger, qui avait confisqué tous ses biens et avoirs financiers en Algérie en 2022.