Présidentielles: le taux de participation, enjeu majeur pour les candidats

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Le compte à rebours avant le silence électoral et la fin de la campagne présidentielle a commencé, alors que les trois candidats sont dans une course contre la montre pour maintenir leur base électorale et attirer de nouveaux électeurs pour étendre leur influence.

Le candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelali Hassani Chérif, mise sur la victoire à la présidence, en s'appuyant sur la base électorale de son parti dans ses bastions traditionnels, notamment dans les hauts plateaux dont est originaire Hassani. Le parti, qui participe à sa deuxième présidentielle depuis l'ouverture politique après avoir été écarté des élections de 1999, est présent dans la plupart des grandes wilayas à forte densité de population, que ce soit par ses antennes ou les associations affiliées au mouvement, en plus des élus dans les conseils locaux et nationaux.

Bien qu'étant une personnalité nouvelle pour les algériens, Hassani a réussi au cours de la campagne électorale à se présenter comme un orateur brillant, avec des idées structurées et objectives, loin de la démagogie ou du cirque politique adopté par certaines figures politiques de l'Islamisme. Parallèlement, il a lancé un programme électoral séduisant et a tenté de séduire les voix des régions intérieures, notamment dans les hauts plateaux et le Grand Sud, en profitant de l'absence d'un candidat islamiste concurrent pour cette base électorale.

Hassani ne s'est pas contenté de flatter l'Islamisme, il a aussi essayé de se montrer détaché de toute appartenance idéologique dominante, en mettant l'accent dans ses discours sur l'unité nationale, loin des tiraillements idéologiques. Hassani exprime, selon ses déclarations, des craintes évidentes concernant les résultats des élections, en mettant l'accent dans ses discours sur la légitimité du prochain président et sur la qualité et la crédibilité du processus électoral.

En plus de viser la présidence, le MSP cherche également à maintenir sa position de principale force d'opposition, au cas où il obtiendrait la deuxième place. Quant au résultat numérique attendu dans les conditions dans lesquelles se déroulent ces élections, politiquement, économiquement et sécuritairement, il diffère complètement des conditions des élections de 1995, où le candidat du parti, l'illustre Mahmoud Nahnah, avait obtenu 2 971 974 voix.

Peu importe le classement du candidat du MSP, obtenir un résultat significatif lors de ces élections renforcerait la position du parti pour la période à venir, et peut-être négocier d'une position de force si le pouvoir renouvelé proposait au parti de participer à la gestion de l'État, en particulier avec la domination du courant pragmatique au sein des institutions du parti.

De son côté, le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune espère que les citoyens, dans différentes régions du pays, lui renouvelleront leur confiance pour un deuxième mandat. Le président et ses partisans misent sur le bilan de son premier mandat pour obtenir le soutien de diverses catégories de la population ayant bénéficié de certaines mesures et décisions, telles que l'allocation chômage pour les jeunes. Tebboune ne néglige aucune région, y compris la Kabylie, où le taux de participation est généralement faible, et où le coordinateur de sa campagne, Brahim Merad, ainsi que plusieurs de ses partisans, tels que Bengrin, ont appelé la région à voter pour le président sortant.

Tebboune affirme dans ses discours qu'il a "fait faire à l'Algérie des progrès considérables, la mettant sur la voie du développement", soulignant qu'il a trouvé le pays dans une situation financière difficile à son arrivée au pouvoir fin 2019, en raison de la corruption qui rongeait l'économie et l'administration. Il convient de rappeler que Tebboune a obtenu 58 % des voix parmi les huit millions cinq cent mille électeurs ayant voté lors de la dernière élection présidentielle, ce qui représente un taux de participation global de 39,83 % de la liste électorale.

 

Tebboune est considéré comme le candidat avec le plus de chance pour la présidence, en raison de plusieurs considérations politiques et historiques, étant donné qu'aucun président dans l'histoire moderne de l'Algérie n'a échoué lorsqu'il s'est présenté pour un nouveau mandat.

Le candidat du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, mise fortement, de son côté, sur le maintien des voix de la Kabylie, région où le parti est implanté, avec plusieurs municipalités dans les wilayas de Béjaïa et Tizi Ouzou, ainsi que plus de 900 élus dans divers conseils municipaux et régionaux dans sept wilayas. Le FFS travaille également à élargir sa base partisane et à attirer de nouveaux électeurs dans différentes régions du pays pour obtenir un pourcentage significatif de voix lors du prochain scrutin et affirmer sa présence au niveau national.

Le candidat a promis qu'il serait le président de toutes les algériennes et tous les algériens, s'il est élu à la présidence du pays. Précédemment, son secrétaire général avait déclaré que "la campagne électorale s'inscrit dans un cadre stratégique global, visant à reconstruire la base populaire du parti et à l'élargir, à accélérer son ouverture à la société et à renforcer ses capacités organisationnelles internes, ce qui nous permettra de créer des cadres et des canaux de dialogue solides au sein de la société", soulignant que ce parcours fera du parti une force politique significative pour mobiliser et influencer les processus et décisions politiques du pays dans un avenir proche.

Le parti espère globalement confirmer sa présence au niveau national et obtenir un pourcentage raisonnable de voix pour se classer parmi les positions importantes, après une absence prolongée qui a affaibli sa présence sur la scène politique nationale.