Un traitement 100% algérien pour les infections par hépatite C

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La professeure Chafika Manouni, chef du service d’hépato-gastroentérologie de l’établissement hospitalier universitaire d’Oran, a tiré la sonnette d'alarme concernant la propagation des hépatites virales. Elle a précisé que son service enregistre depuis le début de l'année des cas préoccupants avec un taux de 7 à 8 nouvelles infections par hépatite B et de 2 à 3 nouvelles infections par hépatite C.
La professeure Manouni a indiqué que son service utilise désormais un traitement entièrement algérien pour les infections par hépatite C. Elle a attribué la propagation de cette maladie à plusieurs facteurs, dont le manque de culture sanitaire préventive, l'absence de dépistage précoce, l'utilisation de médecines alternatives (comme les traitements à base de plantes ou les pratiques de traitement non sécurisées) qui retardent le diagnostic, et la consommation de drogues, notamment par injection, qui contribue à la transmission.
Elle a, également, évoqué les dangers des traitements traditionnels, tels que l'utilisation d'outils tranchants ou de substances comme l'ail, qui peuvent aggraver la situation. La professeure Manouni a souligné la nécessité d'effectuer des tests de dépistage précoces et de prendre des précautions si un membre de la famille est atteint de cette maladie.
Le ministère de la Santé a mis en place une plateforme numérique pour recenser les cas d'hépatite virale et les traitements effectués à l'échelle nationale. Ce programme numérique sera intégré dans les prochains jours pour renforcer les efforts de lutte contre l'hépatite virale dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre cette maladie.
Enfin, à l'occasion de la Journée mondiale de l'hépatite virale du 28 juillet, un programme de sensibilisation sera mis en œuvre sous le slogan « Pour éliminer l'hépatite, agissons maintenant », mettant en avant l'urgence d'accélérer les programmes de dépistage et de renforcer l'accès aux services de traitement et de prévention pour atteindre l'objectif de l'Organisation mondiale de la santé d'éliminer l'hépatite comme problème de santé publique d'ici 2030.