L'Algérie au cœur d'un "dialogue" géostratégique

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Les visites récentes du président de la Douma russe, Viatcheslav Viktorovitch, suivi par le responsable du commandement des forces américaines en Afrique, le général Michael Langley, à Alger cette semaine, le rôle central de l'Algérie sur la scène internationale, contredisant les discours isolant diplomatiquement l'Algérie.

Ces visites offrent l'opportunité de consultation et de mise à jour des informations sur les relations bilatérales, clarifiant le paysage pour toutes les parties et dissipant les malentendus potentiels par la communication humaine directe.

Les observateurs estiment que ces visites confirment le caractère distinct de l'Algérie sur la scène internationale, sa liberté dans le choix de ses interlocuteurs et sa capacité à interagir selon ses intérêts nationaux et engagements internationaux.

Viatcheslav Viktorovitch, en raison de son poste et de son expérience, représente un symbole d'autorité à Moscou depuis de nombreuses années. Le général Langley, quant à lui, est directement impliqué dans la politique américaine envers l'Afrique, une région récemment priorisée à Washington pour ses intérêts stratégiques.

Les relations russo-algériennes ont récemment connu des fluctuations en raison des changements à Moscou qui n'ont pas répondu aux attentes algériennes. Les nouvelles politiques régionales compliquent davantage ces relations, sans tenir compte des intérêts de leurs partenaires traditionnels, comme l'Algérie, de peur de créer une confrontation entre grandes puissances à ses frontières.

La visite du président de la Douma a été l'occasion de confirmer la qualité des relations russo-algériennes, soulignant des positions convergentes sur diverses questions internationales et régionales, affirmant que l'Algérie est un "pays ami et partenaire stratégique", visant à élever les relations à un niveau supérieur. Il a décrit sa rencontre avec le président Tebboune comme étant importante et fructueuse, au cours de laquelle de nombreux sujets ont été discutés "afin de développer nos relations remontant à l'époque de l'Union soviétique".

Les relations algéro-américaines font face à d'autres défis majeurs, les deux pays réorganisant leurs priorités malgré les contradictions et les tensions accrues concernant la situation à Gaza. La lutte contre le terrorisme et la sécurité au Sahel figurent parmi les questions discutées entre les deux parties, Washington cherchant à comprendre le point de vue algérien en raison de son expérience régionale et de ses relations avec ses voisins, ainsi que pour ses relations avec les pays voisins et sa capacité à agir en tant qu'intermédiaire avec diverses parties, grâce à ses canaux de communication avec des acteurs influents sur la scène locale.

Les échanges économiques et les investissements dans le secteur énergétique connaissent une reprise, les Américains préférant ce secteur pour ses bénéfices garantis et leur connaissance approfondie du marché, en réponse aux besoins de l'Algérie en expertise américaine dans le gaz de schiste.

La communication avec le commandement de l'Africom constitue un moyen de compréhension malgré les préoccupations de l'Algérie concernant le rôle de cette force chargée de contenir et surveiller les territoires algériens à travers des bases et des stations militaires, ainsi que pour l'espionnage, réparties dans les pays voisins et d'autres en cours de développement, y compris une base en Libye pour compenser la perte de la base au Niger. En outre, il y a une inquiétude concernant l'ampleur des manœuvres annuelles dans la région et le rôle joué dans le développement des capacités militaires et sécuritaires du Maroc, représentant un véritable défi pour sa sécurité car cela pourrait encourager "les extrémistes dans le makhzen qui exploitent la faiblesse du roi et de la monarchie" à entreprendre des aventures pour échapper à leurs problèmes intérieurs, renforcés par le soutien fourni par les groupes de pression favorables à l'entité sioniste. La perspective d’un retour possible de Donald Trump à la Maison Blanche, pourrait compliquer encore plus les choses.

Les États-Unis ont tenté à plusieurs reprises de rassurer l'Algérie et en essayant de l’attirer dans leur camp pour l'éloigner du nouvel axe Moscou-Pékin.

Une publication de l'ambassade américaine a souligné que la visite du général Langley "confirme l'importance de l'Algérie dans la région" et que les deux pays continueront à travailler ensemble pour assurer une sécurité régionale complète et trouver des solutions constructives aux problèmes en cours.

La diplomatie algérienne devrait connaître une accalmie pendant les élections présidentielles, mais devrait de retrouver son dynamisme après, avec de nouvelles visites prévues ou l'accueil d'autres envoyés.